Post by Admin on May 9, 2013 18:07:46 GMT
" Force est de constater ", dirait un mien collègue-auteur-online, que l’écriture ne s'est jamais mieux portée que depuis qu'elle règne et sévit sur le web. C'est la particularité de ce bouleversement virtuellement social : j'ai nommé l’ordinateur et ses dérivés : blogs, sites, et autres portables. On fait du texting a toute heure de la vie, nuit et jour, soir et matin. On en oublie même de se parler. Je connais un un homme et une femme, par ailleurs très amoureux l'un de l'autre, qui ne communiquent plus que par messages. Il parait que depuis l’avènement du portable, ils ont enfin appris à se connaitre "intimement', dixit l’élément féminin du couple
Nous écrivons comme nous respirons. Ecrire est devenue une seconde nature. Nous avons développé un sixième sens avec le bout de nos doigts sur le clavier qui n'est pas piano. Nous écrivons par milliers, par millions, et bientôt par milliards. Comme Monsieur Jourdain sous Molière faisait de la prose sans le savoir, nous en faisons au quotidien mais la différence est grande car nous, auteurs sur ecrans, savons aujourd'hui que nous sommes sinon écrivains, du moins écrivant ; en anglais, on dirait we know we are writing. Nous croyons même le savoir plus et mieux que les autres : nous nous découvrons auteurs, écrivasiers, écrivallions, écriveux et parfois scribouillards - pardon ! - sans toutefois jamais atteindre aux très hautes sphères réservées aux vrais-de-vrais-écrivains : ceux qui sont publiés et qui vivent de fruit de leur labeur, amen.
Il m'arrive de penser avec quelque nostalgie aux longues heures de bavardage que Valérie, ma jeune amie de Saint-Paul, comme moi française et paumée dans les froidures Minnesotanes, échangions quotidiennement. Nous nous rencontrions aussi, à l'occasion. Elle m’amenait son petit Lucas, que j'appelais Monsieur, ce qui avait le don de le faire rire aux éclats. Nous le gavions de crêpes et de conversations françaises, c'est ainsi qu'il est devenu bilingue, il n'y a aucun mal à l'être, à 8 ans.
C’était la dernière décennie du siècle dernier. Notre passage dans le second millénaire a précipité les choses : je suis partie vers des climats plus doux, Valérie fait carrière aujourd'hui dans la photographie, Lucas est un homme de plus de 20 ans, je ne sais plus rien ni de l'un ni de l'autre.
Je devrais bien leur envoyer un mail !
Nous écrivons comme nous respirons. Ecrire est devenue une seconde nature. Nous avons développé un sixième sens avec le bout de nos doigts sur le clavier qui n'est pas piano. Nous écrivons par milliers, par millions, et bientôt par milliards. Comme Monsieur Jourdain sous Molière faisait de la prose sans le savoir, nous en faisons au quotidien mais la différence est grande car nous, auteurs sur ecrans, savons aujourd'hui que nous sommes sinon écrivains, du moins écrivant ; en anglais, on dirait we know we are writing. Nous croyons même le savoir plus et mieux que les autres : nous nous découvrons auteurs, écrivasiers, écrivallions, écriveux et parfois scribouillards - pardon ! - sans toutefois jamais atteindre aux très hautes sphères réservées aux vrais-de-vrais-écrivains : ceux qui sont publiés et qui vivent de fruit de leur labeur, amen.
Il m'arrive de penser avec quelque nostalgie aux longues heures de bavardage que Valérie, ma jeune amie de Saint-Paul, comme moi française et paumée dans les froidures Minnesotanes, échangions quotidiennement. Nous nous rencontrions aussi, à l'occasion. Elle m’amenait son petit Lucas, que j'appelais Monsieur, ce qui avait le don de le faire rire aux éclats. Nous le gavions de crêpes et de conversations françaises, c'est ainsi qu'il est devenu bilingue, il n'y a aucun mal à l'être, à 8 ans.
C’était la dernière décennie du siècle dernier. Notre passage dans le second millénaire a précipité les choses : je suis partie vers des climats plus doux, Valérie fait carrière aujourd'hui dans la photographie, Lucas est un homme de plus de 20 ans, je ne sais plus rien ni de l'un ni de l'autre.
Je devrais bien leur envoyer un mail !